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Un sifflet contre le harcèlement sexuel en Tunisie

Patrouilles et distribution de sifflets: une association tunisienne de défense des droits des femmes a mené une campagne de prévention inédite sur les risques de harcèlement sexuel lors du festival des Dunes électroniques  ayant drainé samedi et dimanche quelque 5.000 personnes dans le désert près de Nefta.

« C’est la première fois qu’on monte un stand sur un festival. Ce sont des évènements où l’on peut se sentir plus facilement en danger », a expliqué dimanche Nawrez Ellafi, de l’association Aswat Nissa (« Voix des Femmes »), lors de la troisième édition des « Dunes électroniques ».

« Il y a des facteurs de risques accentués: l’alcool, la nuit, le bruit, le fait qu’on est au milieu de nulle part », a-t-elle ajouté.

Face à ces risques, certains festivals installent des « zones sûres » pour les femmes se sentant en danger. Le festival de musique électronique, organisé au coeur des dunes qui servirent de décor à Star Wars, près de Nefta (sud), a lui installé un lieu d’écoute et d’information dans une des tentes entourant la piste de danse.

Mais des militantes d’Aswat Nissa ont voulu aller plus loin. Elles ont organisé des patrouilles pour arpenter la fête et distribué des sifflets, « à la fois symboliquement pour continuer à faire du bruit sur ce sujet, et pour protester en cas d’agression », a dit Mme Ellafi.

Une festivalière trentenaire, Ameni Osma, a  apprécié la « sensibilisation » d’Aswat Nissa et souhaité « voir ce type d’action dans les boîtes de nuit, au collège ou au lycée ».

La question du harcèlement et des agressions sexuelles est revenue au coeur des débats en Tunisie. Mi-octobre, la diffusion d’images « compromettantes » d’un député devant un lycée a déclenché une vague de témoignages sur les réseaux sociaux, sous le hashtag #EnaZeda, le #MeToo tunisien.

En Tunisie considérée comme un pays pionnier sur les droits des femmes dans le monde arabe et musulman, la loi punit les agressions et, depuis juillet 2017, le harcèlement sexuel dans les lieux publics. Mais le tabou reste assez fort et rares sont les femmes à porter plainte.

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